Voyage d’études les 18 et 19 mai 2017
Et oui, comme tout le monde sait, dans voyage d’études, il y a voyage, mais aussi étude. C’est ainsi que le thème retenu cette année fut : Découverte géologique d’un massif karstique et du circuit hydraulique. Effectivement et vu de l’extérieur, seuls quelques spécialistes avertis auraient pu trouver un quelconque intérêt, voire une certaine excitation pour cette observation menée sur 2 jours, grandeur nature. Et pour de la nature, on en a eu de la nature : première journée, randonnée sur le Plateau des Glières, haut lieu de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a pas que les résistants qui ont résisté… les élèves aussi. « Marcher ? Quoi ? » Et non, pas de magasins ni de fast-food, pas dePS4. Que de la bonne herbe, des cailloux, des chemins sinueux, des montées, des descentes, des bêtes, de la boue, des ruisseaux… Bref, la nature quoi. Et bien c’est dans une ambiance joviale que 2 groupes ont été constitués spontanément, les filles d’un côté et les garçons de l’autre. Et oui, il semblerait que les jeunes adolescents très et trop subtils dans leurs blagues et comportements, n’aient pu convaincre la gent féminine de partager ces moments privilégiés de tranquillité, d’air vivifiant de nos montagnes, de la zen attitude…
Ne perdons pas de vue l’objectif de ce voyage : l’étude du milieu. Donc, bravant les éléments déchaînés, nous partîmes non pas cinq cents, mais dix-huit, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 23, avec les 2 guides et les 3 accompagnateurs. C’est avec courage et détermination que nous gravîmes au moins les 60m de dénivelé positif pour aller observer le captage des eaux de pluie et de fonte des neiges, découvrir des dolines, des failles et gouffres qui permettent à l’eau de s’infiltrer dans la masse calcaire. Après 2h de marche, il fallait prendre une décision lourde de conséquences : fallait-il manger notre pique-nique maintenant, assis ou allongé sur une herbe rase, à proximité d’un petit ruisseau, avec une vue splendide sur les montagnes environnantes …. ou devrions-nous gravir encore durant 15 longues minutes, une petite colline pour manger à proximité d’un somptueux chalet d’alpage ? C’est avec un esprit de corps et comme un seul homme que la réponse ne se fit pas attendre : « QUOI, encore marcher ? … OUI, on mange là ».
Après une heure d’abondante mangeaille, confortés par la douce voix de certains ménestrels en herbe, nous avons entrepris de repartir en direction des minibus, repus, et rompus à la randonnée (encore au moins 1h30 de marche… Ouf). Arrivés tous vivants de cette aventure après une boucle de 3h30, nous avons pu nous délecter d’un généreux et apprécié goûter.
Deuxième journée, nouveau défi : spéléologie, afin de retrouver sous terre toutes les eaux collectées dans un drain principal (la résurgence), ainsi que les formations calcaires. Alors là, pour de vrai, dame nature nous a servi. Alors que Zeus déversait des trombes d’eau depuis notre départ du lycée, les guides quant à eux avaient tout organisé de main de maître. 2 somptueuses tentes nous attendaient, et c’est au sec et protégé de la pluie que nous avons pu nous équiper : combinaisons intégrales, baudriers, casques, longes, et lampes frontales. Ça y est, nous étions prêts à parcourir les 15 minutes de marche d’approche. Arrivés à l’entrée de la grotte, déjà quelques doutes : « y’a des araignées, des bêtes ? Et c’est long ? et faut qu’on rampe ? » Après avoir balayé les quelques réticences, nous entrâmes tous à la queuleuleu, en chantonnant ou presque « à la queuleuleu, à la queuleuleu ….. de Bézu, puis ensuite aie i aie ho on rentre du boulot … ou presque». Bref, marchant, se pliant, rampant, se mousquetonnant, en rappel, sur terre et dans les airs, au sec, dans la boue ou dans l’eau, c’est à force de courage et de détermination que tous les élèves progressaient durant 3 heures et rejoignaient mètre après mètre, la voie de la sortie. Après analyse du milieu et des structures de roches, soudain, rampant dans une étroiture, un petit courant d’air venait nous caresser les joues, signe que la sortie de la grotte n’était pas loin. Encore un dernier effort pour s’extirper d’un boyau, et hop, la lumière et la chaleur vivifiante du soleil. Nous étions arrivés, tous heureux d’avoir partagé cette aventure dans les méandres des galeries. Après avoir rejoint les minibus, nous avons pu reprendre des forces avec nos paniers-repas, et remercier les guides pour ces 2 jours passés en harmonie, en essayant de comprendre la magie de dame nature dans la construction de nos espaces.